Nous voilà au Terminal de Bus du Nord pour aller chez Bernardo à 4 h de route de Mexico près de la ville de Celaya. Le terminal de bus ressemble à un aéroport tellement il est grand et très moderne.
Bernardo est un copain de Papa. Il est très gentil. Ils se connaissent depuis 20 ans. Il nous accueille à Soria. Bernardo est français. C'est son grand père qui est venu au Mexique en venant de Barcelonette (en France) au début du siècle dernier
On rentre chez lui par une grande porte verte après avoir traversé un village
On arrive alors sur une grande allée au milieu de pleins d'arbres aussi grand qu'un parc.
On découvre derrière les feuilles une maison.
Ce n'est pas qu'une maison mais un très jolie hacienda très bien préservée comme à l'origine.
Voici la porte principale. C'est par là que les chevaux rentraient il y a longtemps.
L'hacienda forme un carré avec au milieu un patio. Au centre c'est ouvert sur le ciel
Bernardo a très joliment décoré sa demeure.
L'hacienda est splendide jusqu'au moindre détail.
La maison est composée de différentes pièces.
Une des entrées
La cuisine
La salle à manger
Une partie du salon
et une des chambres où nous avons dormi
avec sa salle de bain.
C'est l'une des plus belles maisons où nous avons pu dormir. Bernardo a même eu un prix de l'hacienda la mieux préservée !
Autour de l'hacienda, c'était tout aussi joli avec de grandes allées
Beaucoup d'arbres fruitiers
Des avocatiers
Des bougainvilliers qui dégoulinent comme de la confiture
Des orangers, clémentine & pamplemousse
Des bassins et des fontaines
et des fleurs
et même une vache et des poules mais plus de lapins.
et puis une énorme piscine rien que pour nous !
C'est sur l'herbe juste à coté que Bernard nous a apprit à jouer au tarot. ( difficile mais intelligent ce jeu )
Vu de haut, le jardin il ressemble à ça avec son réservoir d'eau, un vrai parc !
Le 3 mai, c'était l'anniversaire de Clémence. Au déjeuner, elle a eu la surprise d'un gros colis et de plein de lettres de France.
Elle dit encore Merci à tous ceux qui ont pensé à elle par courrier ou par mail !
Avec la Maman de Bernardo, Camille et Noé, nous sommes allés acheter en secret une pignata.
C'est une tradition mexicaine pour les anniversaires des enfants.
C'est une figurine en papier maché dans laquelle on verse dans le corps plein de bonbons et des friandises.
On accroche la pignata à une corde et on la pend à une branche.
On bande les yeux de Clémence. On lui fait faire trois tour et avec son bâton, elle doit taper sur la pignata pour essayer de la casser et faire tomber les bonbons.
Celui qui tient la corde s'amuse à la faire monter et descendre.
Camille a aussi essayé
Noé aussi très fort
et même Mamam
et Bernard qui ne l'avait pas fait depuis 40 ans !
mais c'est Clémence qui a réussi à faire tomber les bonbons
y'avait plus qu'a ramasser les friandises
Ouf, la pignata c'est du sport !
Le soir c'était plus calme pour souffler les bougies
Ce qui est très particulier à Soria c'est que juste à coté de la maison et même dans le parc il y a une usine et tout autour de l'usine, derrière les murs, un village de 200 maisons où presque tous travaillent pour l'usine. De haut, on peut voir ça.
Avant, on pouvait voir ça. Ca n'a pas beaucoup changé sauf les arbres. Bernardo en a planté plein
Le village a son église, ses écoles.
ses fontaines,
ses bancs et ses ruelles
et ses vieux qui font la sieste
On est allé se balader près du chemin de fer
où l'on voit les murs de l'usine avec des petits miradors qui servaient à surveiller l'extérieur pendant les batailles de la révolution dans les années 1910
C'est vrai que d'ici on voit loin
Avant, le train pouvait même rentrer dans l'usine par cette porte. On dirait presque un chateau fort
Bernardo nous a fait visiter l'usine.
Papa a bien pensé à son Papa, notre Papito car ça lui rappelait son métier dans le textile.
Il fabrique ici du tissu à partir de la laine qui arrive d'Australie dans des balles.
On se souvient que dans l'entrepôt de Papito, il y avait les mêmes.
La laine est déjà lavée. Elle est en mêches. Cette mêche rentre dans une machine
qui par frottement se transforme en grosses bobines de gros fils.
Cette bobine repasse dans une machine pour faire du fils plus fin sur des petits cônes.
Puis ensuite ces petits cônes sont rassemblés à plusieurs pour n'en former qu'une seule.
Cette salle s'appelait la filature. Papa expliquait qu'il y en avait des dizaines et des dizaines comme celle là dans le nord de la France.
Les fils peuvent avoir différentes grosseurs. Par exemple, sur ce cône, c'est du 1/85.
Le 1 veut dire qu'il y a qu'un seul fils et le 85 veut dire qu'il faut 85 mètres de fils pour faire 1 gramme. Le1/85 est un fil très fin.
C'est à partir de ces fils que l'on fabrique le tissus.
Mais avant on doit mettre ces fils sur un gros cylindre à l'aide d'un ourdissoir
puis on les passe dans des peignes
et enfin on peut le tisser sur un métier à tisser.
La lisière est brodée la composition du tissus et son origine. Ici un polyester / laine. ( le polyester est une fibre artificielle, la laine naturelle animalière )
Ici c'est du 100% laine. Un tissu très fin et très souple fabriqué avec du fil très fin.
Voici un métier à tisser en marche
Pour donner la couleur aux tissus on les teints. 3 possibilités
On peut teindre les bobines de fils dans des grandes cuves
les rouleaux de tissus écrus directement ou bien la laine.
Il faut trois mois pour fabriquer un tissus. Bernardo nous montre la salle avec des tissus finis
Ici, c'est des pièces emballées
Parfois ils trouvent dans les balles de laine des petites bestioles sympathique du style d'une migale qui avait piqué l'ouvrier qui n'est pas mort mais qui a eu très mal.
des petites chauves souris...ou dans l'usine, un chat un peu séché... ( pierrette ? )
On s'est même pesé sur une balance comme celle de Papito !
On a vu des vieilles machines comme programmeurs de métier à tisser sur cartes perforées
et des salles de vieilles machines qui fonctionnaient autrefois avec des courrois
Sur les murs, il y avait les moules des pièces de ces machines
L'usine fait attention au re traitement de l'eau. Toutes les eaux usées et salies sont nettoyées dans ces bassins
Même la chaudière était énorme comme celle d'un paquebot.
C'est d'ici que tous les matins retentis la sirène à vapeur 3 fois entre 7h et 7h30 pour appeler les ouvriers au travail. Nous on ne l'a jamais entendu. Papa si, un matin où l'on entendait les petits oiseaux...
On a même pu grimper sur les toits
De là haut, on pouvait voir les reste d'un moulin
et la cheminée de l'usine qui fumait
et l'architecture de l'usine
C'était l'heure de la fin de journée pour certain ouvrier
On voyait leur ombre de loin, tout au bout des allées
La vierge de la Guadaloupe qui est ici comme la reine du Mexique veille sur eux au dessus de la sortie de secours
C'était très intéressant d'apprendre tout ça en vrai et merci Bernardo d'avoir été notre guide et notre professeur de science du tissus.
Merci de nous avoir accueilli chez toi, dans ce très très joli endroit...
Merci à ta Maman pour sa gentillesse, pour nous avoir appris des jeux de carte...
Merci à ton Papa pour n'avoir rien compris aux tours de magie qu'on lui a fait...
On se souviendra longtemps de vous et du décor de Soria...et de cette longue allée sous les arbres où l'on faisait du vélo...
et où l'on promenait les chiens...
Note complémentaire du Dad
Oh oui se fût un bel endroit comme sans doute identique à nulle par ailleurs...
Durant un après midi entier, j'ai flâné en solitaire entre les murs de cette usine singulière.
J'y ai perçu l'odeur de la matière, le rythme des métiers, la mèche qui s'étire, le fils qui se tend, le manège du tissu que l'on dosse, toutes ces impressions qui m'ont été un jour familières...
J'y ai perçu aussi un savoir faire extraordinaire, plus que centenaire et voulais témoigner de toute ma considération envers Bernardo et sa famille...
Je n'ai pu m'empêcher de penser à mon père pour qui cet univers a été son existence et à tous ceux qui de près ou de loin, à Lille-Roubaix-Tourcoing ont oeuvré à ce noble art que fût celui de la matière première textile...
En guise d'hommage éphémère, quelques images d'un autre continent qui étaient les nôtres il y a encore peu de temps...
Commentaires
Bonjour à tous les 5 !
J'achève à l'instant la lecture de vos deux derniers articles... Ils me laissent songeuse avec soudain une grande envie de voyager ! C'est surement parce que le temps des vacances commence à se faire sentir et surtout que vos articles sont passionnants !!!
A bientôt.
Clémence, tu as du etre contente! Tous ces cadeaux!!!
On vous embrasse!
cetait un beau voyage